Descripció
Dans la plaine de Nîmes, plusieurs établissements ruraux du Haut Empire présentent une con guration particulière, marquée notamment par une cour centrale excavée et des systèmes d’évacuation des eaux dont l’aménagement semble répondre aux risques d’inondations et à la présence de nappes phréatiques élevées. Certains de ces modestes habitats (600 et 1200 m2) sont implantés sur de vastes exploitations agricoles à enclos fossoyés, actives durant la période républicaine. Ils participent d’une romanisation progressive de l’architecture et des modes de vie et signent, surtout à partir du milieu du Ier s. ap. J.-C., une intensi cation de la mise en valeur des sols autour de la ville.
Les lacunes de leur stratigraphie limitent la compréhension de leur plan et l’identi cation de leurs principales fonctions. Leur taille réduite et l’absence d’équipements balnéaires ou agricoles interdisent de les assimiler à des villae, même modestes, structurées autour de parties résidentielle et rustique.
L’obstacle que constituent la cour centrale excavée confère à ces établissements un fonctionnement inattendu. La rétention de l’eau au cœur de l’habitat, avec les nuisances que cela peut engendrer, impose en effet d’émettre des réserves quant au confort des occupants, au moins saisonnièrement. En contre-point, certains mobiliers (fûts de colonne, fragments de chapiteaux, plaquages de marbre, statuaire, objets de toilette ou de parure, vaisselles et produits importés…) tendent à illustrer une certaine aisance matérielle.
Ces établissements sont abandonnés dans le courant du IIe s. ou se développent jusque dans les années 250-275. Leur histoire peut être confrontée à celle de la ville et peut-être à celle des domus urbaines sans qu’on puisse encore préciser leurs relations de dépendance ou de subordination.